Éthiopie : Près de 400 décès liés à la famine dans les régions du Tigré et d’Amhara
Le médiateur national éthiopien a admis mardi que près de 400 personnes sont mortes de faim ces derniers mois dans les régions éthiopiennes du Tigré et d’Amhara. Cet aveu rare de décès liés à la faim émane d’un organisme fédéral, soulignant l’impact dévastateur de la sécheresse et du conflit qui sévit dans ces régions.
Le bureau du médiateur éthiopien a dépêché des experts dans ces zones affectées par la sécheresse et les conséquences de la guerre civile. Leur évaluation révèle que 351 personnes ont succombé à la famine au Tigré au cours des six derniers mois, tandis qu’Amhara déplore 44 décès supplémentaires. Malgré ces chiffres alarmants, seule une fraction des personnes nécessitant une assistance alimentaire au Tigré a reçu de l’aide, selon le Tigray Food Cluster, un groupe d’agences humanitaires. Les retards dans la distribution de céréales ont persisté, accentuant la crise alimentaire.
Les retards dans la distribution alimentaire au Tigré ont persisté en raison de vols, conduisant à une suspension de l’aide alimentaire par l’ONU et les États-Unis en mars de l’année dernière. Bien que cette pause ait été levée en décembre après des réformes visant à contrer les vols, les autorités du Tigré affirment que la nourriture n’atteint pas ceux qui en ont besoin. Le système d’alerte précoce contre la famine, soutenu par les États-Unis, a averti que des niveaux de crise alimentaire, voire pire, étaient attendus dans plusieurs régions de l’Éthiopie au début de 2024. La situation est aggravée par la sécheresse prolongée, les conflits, et une économie en déclin.
Le Tigré, en particulier, a été touché par une guerre civile de deux ans, exacerbée par la famine utilisée comme « méthode de guerre », selon un panel de l’ONU. La production agricole dans la région a été gravement affectée, avec seulement 49 % des terres agricoles plantées pendant la principale saison de plantation de l’année dernière. Bien que le gouvernement fédéral éthiopien minimise la crise alimentaire, les autorités régionales du Tigré mettent en garde contre une famine imminente, comparable à celle de 1984-1985. Les organisations humanitaires appellent à une action immédiate pour éviter une catastrophe alimentaire majeure.
