Éthiopie : Arrestation d’un ancien ministre pour liens avec les rebelles Oromo
La police éthiopienne a annoncé mardi l’arrestation de Taye Dendea, ancien ministre délégué à la Paix, accusé de « collaboration » avec les rebelles de l’Oromo Liberation Army (OLA). Cette arrestation fait suite à la publication par Dendea d’une lettre du Premier ministre Abiy Ahmed l’informateur de son éviction du gouvernement.
Selon la police fédérale, l’ancien ministre est accusé de « collaboration avec des forces opposées à la paix et qui veulent détruire l’Éthiopie ». Bien que Dendea ait été un fervent partisan du Premier ministre dans le passé, ses récentes critiques à l’égard du gouvernement, notamment sur la politique économique et les violences dans la région d’Oromia, ont marqué un changement d’attitude. La police a publié des photos d’armes, de drapeaux rebelles, de plaques d’immatriculation et de téléphones portables, tous trouvés au domicile du ministre, faisant partie d’un « plan visant à déstabiliser le pays », selon les autorités. Un membre de l’OLA, utilisant trois identités différentes, a également été arrêté dans la résidence de Dendea.
L’OLA, classée « organisation terroriste » par Addis-Abeba, combat les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec l’Oromo Liberation Front (OLF) en 2018. Les récentes tensions dans la région d’Oromia ont conduit à plus de 50 civils tués en novembre, selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme. La région Oromo est le théâtre de violences complexes, mêlant luttes politiques internes, conflits territoriaux, animosités entre communautés et développement du banditisme armé.
