Dans un tribunal fortement surveillé par les forces de sécurité, le jury a pris une décision divergente par rapport au réquisitoire du procureur. Le général Abalo Kadangha, ancien chef d’état-major général des forces armées togolaises, le caporal-chef Songuine Yendokoua, chauffeur du défunt, et le colonel Kodjo Ali ont été condamnés à vingt ans de prison pour le premier et 15 ans de réclusion. pour les deux autres. Des peines nettement inférieures aux cinquante et quarante ans d’emprisonnement requises par le parquet.
Le commandant Balakyème Bouwè, commandant de l’unité de sécurité militaire, et la soldate Laletou Akouna ont, quant à eux, écopé chacun de cinq ans de prison. Tous les cinq, tous militaires, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat, entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sûreté intérieure de l’État. En conséquence, ils ont été destitués et ont perdu leur qualité de militaires. Des accusations qu’ils ont vigoureusement rejetées tout au long du procès. Pour réparer le préjudice, les condamnés sont tenus de verser symboliquement 1 franc à la famille du défunt colonel Bitala Madjoulba et solidairement une somme totale de 1 milliard de francs CFA à l’État togolais.
En revanche, le lieutenant-colonel Senam Agbonkou, ancien commandant en second du colonel Bitala Madjoulba, et le commandant Kpatcha Atèkpè, adjoint au commandant de l’unité de sécurité militaire, ont été acquittés de toutes les charges retenues contre eux. Une décision qui apporte un nouvel éclairage sur cette affaire complexe. Les réactions se font sentir tant du côté des familles des victimes que des accusés, mettant en lumière les tensions persistantes au sein des forces armées togolaises et la nécessité de renforcer la justice et la sécurité dans le pays.