Danemark : Vers une législation controversée sur la protection des textes religieux

Danemark : Vers une législation controversée sur la protection des textes religieux

Au Danemark, un projet de loi débattu ce mardi 14 novembre 2023 au Parlement cherche à mettre un terme aux autodafés des textes religieux, en particulier du Coran, suscitant des réactions atténuées après plus de deux mois de consultations. Cet amendement législatif est une réponse directe à l’indignation suscitée au sein de plusieurs pays musulmans durant l’été, bien que son contenu révisé ait engendré un débat intense.

Le projet de loi initiale, proposé par le gouvernement danois, envisageait d’interdire tout « traitement inapproprié d’un objet ayant une signification religieuse importante ». Cependant, après des mois de débats d’experts sur la définition de « l’inapproprié » et sur la nature des « objets religieux », le texte a été jugé trop vague. Ainsi, la version modifiée cible spécifiquement les écritures, limitant son champ d’application aux textes religieux des communautés de croyants reconnues par l’État. Une fois adopté, le projet de loi interdira formellement d’abîmer, brûler, piétiner ou détruire le Coran, la Bible et la Torah. Les contrevenants s’exposeront à des amendes et à une peine de deux ans de prison. Même en cas d’opposition parlementaire, cette interdiction devrait être mise en œuvre, sauf imprévu.

Cependant, des questions subsistent quant à la profanation d’objets tels que les crucifix, les mezouzah ou les tapis de prière. Les autorités, reconnaissant la complexité de l’application d’une interdiction aussi vaste, ont réduit son champ, répondant ainsi aux préoccupations de la police et des juristes. La question de la liberté d’expression artistique reste au cœur des préoccupations. Les artistes ont vivement évoqué la mesure, le qualificatif de « coup de hache porté à la liberté d’expression ». Le gouvernement, promettant une « opération chirurgicale de précision », se penche sur la possibilité d’une exception pour les artistes. L’examen minutieux de cette proposition par le Parlement ce mardi déterminera dans quelle mesure les artistes pourront dégrader des textes religieux dans le cadre de leurs représentations.

Le Danemark se trouve à la croisée des chemins, cherchant à équilibrer la protection des textes religieux avec la préservation de la liberté d’expression. L’issue de ce débat parlementaire aura des répercussions significatives sur la relation entre la liberté artistique et la sensibilité religieuse dans le pays.

Juliana 

laredaction

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