Tchad : Le récit poignant des réfugiés soudanais fuyant les horreurs du Darfour
Au sein des camps de réfugiés au Tchad, une communauté de Soudanais trouve refuge, échappant aux violences dévastatrices du Darfour.
Leur exode est le résultat direct de la guerre civile opposant le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, à Mohamed Hamdan Daglo, commandant des forces paramilitaires, depuis le 15 avril. Amira Khamis, 46 ans, porte les cicatrices de traumatismes profonds, ayant été ciblée en raison de son appartenance à l’ethnie Masalit. « Les populations noires ont été exterminées. Ils prétendaient avoir le soutien des Tama et des Borgou (paramilitaires des Forces de soutien rapide, ndlr). Les RSF ont été responsables de la majorité des atrocités », témoigne la quadragénaire.
À Ardamata, seule ville de l’ouest du Darfour, des groupes armés ont causé la mort de plus de 1 000 personnes en novembre, selon l’Union européenne. Mahamat Nouredine, 19 ans, soigne un bras fracturé. « Ils massacrent la population, en particulier les hommes. Nos voisins arabes m’ont accueilli chez eux pendant quelques jours. Notre maison avait été complètement pillée. Nous avons été contraints de partir avec les vêtements sur le dos. Nous nous sommes réfugiés au Tchad », raconte le survivant.
Au Darfour occidental, les opérations paramilitaires ont pris pour cible les civils Masalit, marquant ce que les Nations unies et les ONG considèrent comme un génocide présumé.
Dans les camps tchadiens, les réfugiés endurent des conditions précaires, confrontés à la famine. « La situation humanitaire dans l’est du Tchad est catastrophique. Nous manquons de tout, que ce soit de l’eau, des abris. Pendant la saison sèche, les nuits sont glaciales, et les gens n’ont ni abri ni couverture suffisante », alerte Xavier Henry, coordinateur d’urgence de MSF dans l’est du Tchad.
Le Armed Conflict Location and Event Data Project estime à 12 000 le nombre de victimes de la guerre, avec près de sept millions de personnes déplacées selon les Nations unies. La détresse persiste, témoignant d’une crise humanitaire dévastatrice.