Niger : Ouagadougou et Bamako, prêts à intervenir en riposte contre tout déclenchement de guerre contre Niamey. Le déploiement des avions de combat !

Niger : Ouagadougou et Bamako, prêts à intervenir en riposte contre tout déclenchement de guerre contre Niamey. Le déploiement des avions de combat !

La CEDEAO semble avoir acquis une certaine confiance en sa puissance et agit de manière indépendante, malgré les avertissements émis par de grandes figures africaines et même mondiale. On pourrait penser que le soutien d’Emmanuel Macron lui offre une assurance suffisante pour déclencher la guerre contre une nation tout entière, dans le but de rétablir un individu au pouvoir, alors même que ce dernier est rejeté par sa propre population.

En effet, après le sommet de la CEDEAO, au cours duquel une éventuelle intervention militaire visant à rétablir un soi-disant ordre constitutionnel au Niger a été évoquée, le Burkina Faso et le Mali ont émis conjointement un communiqué vendredi 18 août 2023, pour assurer le soutien aux nouvelles autorités ayant pris le pouvoir au Niger. D’après une vidéo diffusée à la télévision nigérienne, des appareils de combat ont été montrer en atterrissage, dirigés par des personnels en uniforme. Selon la RTN, les forces armées des trois pays collaborent pour élaborer un plan de riposte à l’éventuelle intervention militaire de la CEDEAO.

Sur les images diffusées à la télévision nationale nigérienne, on aperçoit des aéronefs de type Super Tucano, chacun frappé des drapeaux du Burkina et du Mali. On y voit aussi, pour la première fois, un avion léger d’attaque au sol Hürkus-C de l’armée de l’air nigérienne, armé et équipé d’un système d’imagerie EO/IR pour la reconnaissance.

Il est clair que Burkina Faso et le Mali n’ont pas le choix que de chercher à élaborer un plan pour soutenir leur pays frère dans cette situation. La conduite de la CEDEAO soulève des questions et des préoccupations légitimes. Le fait que cette organisation agisse de manière autonome, sans toujours tenir compte des appels à la prudence de certaines figures de premier plan tant en Afrique qu’à l’échelle mondiale, met en évidence un déséquilibre potentiel dans la manière dont les décisions sont prises au sein de l’organisation. L’insistance sur le soutien d’Emmanuel Macron, bien que puissant, ne devrait pas nécessairement servir de justification à des actions qui pourraient avoir des conséquences graves et durables pour un peuple entier.

Lorsqu’un dirigeant est rejeté par sa propre population, cela soulève des doutes quant à sa capacité à gouverner efficacement et à représenter les intérêts du peuple. Dans ce contexte, l’intervention militaire pour réinstaller un dirigeant tel que Mohamed Bazoum sont perçues comme allant à l’encontre des principes démocratiques et du respect de la souveraineté nationale.

Il est important de considérer toutes les dimensions d’une situation avant de prendre des mesures aussi décisives que l’intervention militaire. Les conséquences économiques, politiques et humanitaires doivent être rigoureusement pesées, tout comme les aspirations légitimes du peuple concerné. La CEDEAO, en tant qu’organisation régionale, doit s’efforcer de trouver des solutions équilibrées qui respectent les droits et les aspirations de tous les peuples de la région, tout en évitant une intervention militaire potentiellement dommageable pour le Niger et toute la sous-région.

Moussa Fally

laredaction

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