Kenya : L’ascension préoccupante des « excisions médicalisées »

Kenya : L’ascension préoccupante des « excisions médicalisées »

Au Kenya, une pratique dangereuse gagne du terrain, suscitant des inquiétudes croissantes. Les « excisions médicalisées », une forme de mutilation génitale féminine (MGF) réalisée dans des établissements de santé, mettent en péril la santé et le bien-être des jeunes filles, défiant l’interdiction de cette pratique en 2011.

Edinah Nyasuguta Omwenga, une survivante des complications liées à l’excision, raconte son expérience poignante. Subissant une MGF à l’âge de sept ans dans un hôpital, elle est devenue le triste exemple des effets dévastateurs de cette pratique. Alors que les autorités estiment une baisse du taux de MGF, celles-ci évoluent vers une version médicalisée, menaçant les progrès réalisés. Les MGF médicalisées, initialement pratiquées en Égypte, au Soudan et en Guinée, ont désormais émergé au Kenya, où elles compromettent les avancées dans l’éradication de cette pratique. Contrairement aux cérémonies publiques, ces procédures se déroulent discrètement dans des cliniques privées, échappant ainsi à la vigilance.

Dans le comté de Kisii, plus de 80% des MGF sont effectués par des professionnels de la santé, malgré l’interdiction. Doris Kemunto Onsomu, une praticienne de longue date, justifie cette pratique en tant qu’alternative « plus sûre ». La demande provient de toutes les couches sociales, illustrant la complexité de l’abandon de traditions profondément enracinées. Les pressions sociales persistantes, poussant des femmes comme Tina à subir cette pratique à l’insu de la société. Cependant, une nouvelle génération éduquée et consciencieuse, représentée par des voix comme celle de Tina, émerge pour résister et lutter contre cette tradition néfaste.

Bien que le Président William Ruto appelle à la fin des MGF, les militants exigeant des mesures plus strictes et des sanctions pour dissuader les praticiens. Certains plaident pour une approche de sensibilisation visant à changer les mentalités, encourageant des rites de passage alternatifs respectueux des droits des filles. Des organisations comme Manga HEART concentrent leurs efforts sur la sensibilisation, impliquant les communautés dans des rituels alternatifs. À travers des chants et des récitations, les filles demandent à être « sauvées des MGF ». Les grands-mères et les mères, ayant vécu cette pratique, se joignent à la cause pour éviter que leurs filles ne subissent le même sort.

Le défi persiste au Kenya, mais avec la détermination croissante des victimes et des défenseurs des droits, l’espoir demeure pour un avenir sans MGF.

Plet-Souka 

laredaction

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