États-Unis : La Chambre des représentants destitue son président Kevin McCarthy, une première dans l’histoire

La Chambre des représentants américaine a destitué en cette semaine, son président, Kevin McCarthy, une première historique. L’aile droite du Parti républicain lui reprochait d’avoir négocié avec l’opposition démocrate un budget provisoire pour financer l’administration fédérale.
C’est une première dans l’histoire du Congrès américain : le chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy , a été évincé le 3 octobre de son poste, victime de querelles fratricides au sein de son parti. Après un débat tendu entre conservateurs dans l’hémicycle, 216 élus ont voté pour le destituer, dont huit républicains, contre 210. Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l’accolade et lui ont serré la main.
Le vote ouvre une période de fortes turbulences à la chambre basse, où un remplaçant doit être choisi la semaine prochaine. Kevin McCarthy a d’ores et déjà annoncé mardi soir qu’il ne se représenterait pas, même si les règles parlementaires l’y autorisent. « J’ai été le 55e chef de la Chambre, l’un des plus grands honneurs. J’en ai aimé chaque instant », at-il déclaré lors d’une conférence de presse, tout en se disant « optimiste » malgré cette débâcle.
Il avait déjà été élu au forceps en janvier, en raison de la très mince majorité républicaine. Pour accéder au perchoir, il avait notamment dû faire d’énormes concessions avec une vingtaine de trumpistes, dont la possibilité que n’importe quel élu ait le pouvoir de convoquer un vote pour le destituer – ce qu’a finalement fait Matt Gaetz.
« C’est dans l’intérêt de ce pays que nous avons obtenu un meilleur ‘speaker’ que Kevin McCarthy », a lancé après le examen cet élu de la droite dure américaine qui a déposé lundi la motion pour destituer le chef de son parti. « Personne ne (lui) faisait confiance », a ajouté Matt Gaetz. « Kevin McCarthy avait fait de nombreuses promesses contradictoires. » L’élu de Floride reproche principalement au ténor républicain d’avoir négocié avec les élus démocrates un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs. Il l’accuse aussi d’avoir conclu un « accord secret » avec le président Joe Biden sur une possible enveloppe pour l’ Ukraine .
Or l’aile droite du Parti républicains s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et qu’importe que l’immense majorité du groupe parlementaire de Kevin McCarthy l’ait publiquement soutenue : les trumpistes disposaient d’un veto de fait à la Chambre compte tenu de la très fine majorité républicaine dans cette institution. « Je ne regrette pas de avoir négocié. Notre gouvernement est fait pour trouver des compromis », a répondu Kevin McCarthy.