Bangladesh : Les retombées de la grève historique sur les ouvriers textiles
La tension persiste au Bangladesh alors que les travailleurs des usines textiles ont réintégré leurs postes après trois semaines de grève. Malgré des négociations pour une augmentation salariale, la situation reste préoccupante, laissant les ouvriers en difficulté financière.
La grève, débutée le 30 octobre, a été marquée par des affrontements avec la police, entraînant la mort de quatre ouvriers et l’arrestation de 140 travailleurs. Les grandes marques de la mode rapide maintiennent un silence sur cette injustice, laissant les travailleurs dans une impasse. Le correspondant local de la RTBF, Sébastien Farcis, dresse un bilan de ce mois de novembre qualifié d’historique.
Malgré une hausse salariale de 56%, portant le salaire minimum à 12 500 takas (105 euros), les ouvriers estiment que cela ne leur permet pas de vivre dignement. La Première ministre, Sheikh Hasina, a rejeté toute nouvelle augmentation salariale, mettant en garde contre d’éventuelles suppressions d’emplois.
La situation alimentaire s’aggrave avec une inflation galopante, rendant difficile la vie des quatre millions d’employés du secteur, principalement des femmes. Les organisations syndicales belges ont interpellé les enseignes Primark, Zara, H&M et C&A à Bruxelles, les accusant de s’enrichir aux dépens des travailleurs.
Le Bangladesh, deuxième plus grand producteur de textiles pour les pays occidentaux après la Chine, demeure un choix attractif pour de nombreuses marques malgré le plus bas salaire de la région. Les grandes marques, telles qu’Asos, Primark et H&M, restent discrètes, laissant planer des doutes sur leur véritable engagement envers l’amélioration des conditions salariales des travailleurs du textile.