Burkina Faso : vers une nouvelle ère constitutionnelle indépendante de l’influence française, annonce le Premier ministre Tambela
Lors d’une annonce révolutionnaire à Niamey, au Niger, le mardi 02 janvier dernier, le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a dévoilé les plans ambitieux du Burkina Faso pour une nouvelle constitution, affranchie de toute empreinte française pour la première fois de son histoire.
Remontant aux origines de la première Constitution en 1959, rédigée à Paris par l’ancien Premier ministre français Michel Débré et imposée au président Maurice Yaméogo, le Premier ministre a souligné le passé néfaste des constitutions précédentes façonnées par des influences étrangères. Même la Constitution de la 4e République, élaborée en 1991 sous la présidence de Blaise Compaoré, a été finalisée par Edmond Jouve, un professeur de français, marquant ainsi une continuité stratégique. « Nous sommes en train de réfléchir pour écrire une constitution totalement détachée du format français qui nous a été imposée », a déclaré le Premier ministre Tambela lors d’une conférence de presse conjointe des Premiers ministres des États de l’Alliance des États du Sahel. (AES).
Engagé dans des débats approfondis avec le peuple, le Burkina Faso souhaite donner à sa population le pouvoir de définir le type de régime qui lui convient. « Ce sera au peuple de nous dire comment il souhaite être gouverné », a insisté le Premier ministre. Affirmant une volonté de rompre avec les schémas récurrents des constitutions françaises dans l’Afrique francophone, le Premier ministre a interrogé la résistance à adapter la démocratie au contexte local. « La démocratie est née à Athènes en Grèce, et chaque pays occidental actuel a pris exemple sur ça pour l’adapter à son contexte. Pourquoi ne voudraient-ils pas que nous adaptions aussi la démocratie à notre contexte ? » s’est-il mélangé.
Cette annonce historique marque un tournant majeur dans la quête du Burkina Faso pour une souveraineté constitutionnelle authentique. Accompagné des Premiers ministres du Mali et du Niger, le Premier ministre Tambela a jeté les bases d’une ère constitutionnelle indépendante et véritablement représentative des aspirations du peuple burkinabè.
