Mauritanie : Vers l’émergence en tant que Hub Énergétique Régional
L’objectif principal pour la Mauritanie lors de ce forum était de se positionner en tant que véritable hub énergétique régional afin d’attirer les investisseurs. Elle met en avant ses ressources, qu’elles soient fossiles ou renouvelables, sa position géographique stratégique, sa stabilité politique, ainsi que ses grands projets en cours. Parmi ces projets figure le GTA, le plus grand projet d’extraction de gaz de la région, mené en collaboration avec le Sénégal et prévu pour se concrétiser en 2024, selon le gouvernement. La Mauritanie met également en avant son programme d’hydrogène vert.
Ces initiatives s’inscrivent dans une perspective de transition juste, comme l’explique Mamadou Khane, conseiller du ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie : « La Mauritanie a un potentiel énorme, notamment en gaz, une source d’énergie de transition. Elle permettra progressivement la transition vers une utilisation croissante des énergies renouvelables. Le potentiel en énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne, est l’un des meilleurs du monde. Nous avons également des ressources hydriques abondantes et de vastes gisements miniers. Cependant, comme toujours, le financement reste un obstacle majeur. Des efforts considérables ont été déployés ces dernières années pour mettre en place un cadre favorable aux investisseurs. »
Selon Abdel Boudadya, directeur général d’une entreprise mauritanienne participant au projet d’extraction de gaz (GTA), cette occasion permet également d’avoir démontrer aux investisseurs qu’ils peuvent faire confiance en les opérateurs locaux : « Notre objectif est de montrer aux autres investisseurs que nous avons réussi des projets dans le domaine du GTA. Ils ont vu que c’était concret. Il y a aussi des partenaires locaux capables de les concrétiser. Le principal défi reste le niveau de qualification, mais nous avons surmonté cela grâce à la formation, bien que davantage d’efforts soient nécessaires pour investir massivement dans la formation. »
Bien que la Mauritanie soit classée au 130e rang sur 180 pays selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International, des efforts sont déployés pour surmonter les obstacles à l’investissement, notamment en renforçant le cadre juridique et réglementaire. Amadou Gaye, directeur général d’une compagnie logistique pétrogazière sénégalaise nouvellement établie dans le pays, affirme : « Nous bénéficions également d’un certain nombre d’exonérations, de l’engagement des autorités pour réformer le code pétrolier du pays, et de la loi sur le contenu local qui vise à mieux organiser le secteur. Ces politiques publiques permettent aux acteurs d’évoluer dans un cadre juridique réglementé. C’est un pays qui a besoin d’investissements dans le secteur de la logistique. »
L’objectif de la Mauritanie d’ici 2030 est de concrétiser ses projets en cours, d’engager progressivement la décarbonation de ses énergies et d’améliorer le taux d’électrification du pays.