Gabon : Ali Bongo fera face à 19 candidats pour l’élection présidentielle à venir
Depuis 1960, un seul parti dirige le Gabon : le Parti démocratique Gabonais, le PDG. Longtemps monopartite, ce n’est qu’après les émeutes de 1990, que le Gabon instaure le multipartisme.
Néanmoins, jusque-là, l’élite politique de l’opposition est dominée par plusieurs anciens membres du PDG, et quelques personnalités issues de partis politiques crées à l’avènement du multipartisme ainsi que des indépendants. Pour Bruno Ondo Mintsa, expert en coopération technique et gouvernance, la question du renouvellement de l’élite politique au Gabon est un problème crucial, car ce renouvellement n’est possible que dans un pays qui permet l’alternance.
« Nous constatons qu’effectivement, non seulement l’appareil du PDG a du mal à se restaurer, à se renouveler, mais surtout qu’il y a un sérieux problème de transhumance, où l’on voit régulièrement les mêmes personnes partir du PDG pour l’opposition ou de l’opposition pour le PDG, pour une raison simple; au Gabon, comme partout ailleurs, il n’est pas possible de faire de la politique si on a pas de moyens, et les rares personnes qui disposent d’un peu de moyens au Gabon, sont des gens qui ont trempé leurs mains dans les sphères du pouvoir », estime Bruno Ondo Mintsa.
Pour les jeunes qui se sont lancés dans la politique comme Elza Ritchuelle Boukandou, il est important de se présenter comme une partie de la solution. Elle déclare que le pays a besoin d’une nouvelle offre politique.
« L’avantage avec notre génération, donc la mienne, ma génération d’hommes et de femmes politique, c’est qu’on n’a pas été « Pédégistes », moi dans mon parti le PLC, c’est l’un des rares partis politiques au Gabon, dirigé par des personnes qui n’ont jamais été au PDG. Et donc, qui ne sont en rien complice ou comptable de tous les malheurs que le PDG a commis dans ce pays », estime la candidate du PLC (parti Pour le changement).
Parmi les candidats à l’élection présidentielle, Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo ou encore Raymond Ndong Sima font partie des anciens membres de la majorité qui ont rallié l’opposition et promettent le changement.
Pour les jeunes Librevillois, une classe politique doit se renouveler, si on veut obtenir des résultats concrets. « Moi je ne les appelle pas les opposants, je les appelle les gens qui ont été nourris par la nation, et qui veulent revenir parce qu’ils ont vu que, ils n’ont pas pu accompagner le pouvoir en place en fait ». « Si on élit l’un d’entre eux, ça ne va rien améliorer, pour moi ce n’est rien que du bluff. Il n’y aura aucun changement venant de leur part ». « Pour ma part, on veut quelque chose de nouveau, on veut un nouveau concept, des personnes qui viennent avec des nouvelles idées, mais des gens qui ont déjà travailler avec l’ancien régime, nous ne trouvons pas vraiment d’intérêts ».
Les Gabonais sont appelés aux urnes le 26 août prochain pour des élections législatives, municipales et présidentielle.
Gabriella