Confédération AES : Une centrale d’achat stratégique pour bâtir la souveraineté économique du Sahel

Construire une diplomatie et un espace économique intégrés qui vont servir de fondement à un développement durable inclusif pour réduire la pauvreté et assurer le bien-être des citoyens au sein de l’AES – c’est le grand combat que mène les trois Etats de l’Alliance des Etats du Sahel.

Rassembler ce 10 avril en conclave à Ouagadougou, capital du Burkina Faso, les ministres de l’Industrie et du Commerce et les représentants du secteur privé de la confédération des Etats du Sahel, ont échangé sur les modalités de mise en œuvre concrète des recommandations la première réunion tenue à Bamako en 2024 et d’évaluer l’état de leur exécution.

Cette deuxième rencontre des ministres de l’Industrie et du Commerce de la Confédération des États du Sahel (AES), marque un tournant décisif dans la concrétisation de l’intégration économique des pays membres. Portée par la volonté politique affirmée des présidents du Mali, du Burkina Faso et du Niger, cette dynamique vise un objectif clair, celle de construire un espace économique résilient, intégré et souverain.

En marge de cette rencontre, une délégation des ministres a été reçu en audience par le capitaine Ibrahim Traoré.  L’une des questions phares de cette audience est la mise en place d’une centrale d’achat commune pour l’acquisition groupée de certains produits stratégiques. Cette initiative répond à un impératif de souveraineté économique face aux chocs exogènes et aux dépendances extérieures persistantes. En centralisant les achats, l’AES va pouvoir obtenir de meilleures conditions commerciales, réduire les coûts et sécuriser ses approvisionnements en biens essentiels ou encore les équipements logistiques.

Cette avancée s’inscrit dans la continuité des engagements pris à Bamako en octobre 2024. Harmonisation des politiques commerciales, création d’un code des investissements unifié, et développement d’un Fonds souverain pour financer les infrastructures.

Dans un contexte où les Etats du Sahel se sont engagé dans lutte pour la souveraineté et le développement économique, malgré la situation sécuritaire au quelle ils font face, une approche collaborative est nécessaire entre toutes les parties prenantes en plus d’un sursaut patriotique du secteur privé pour faire émerger un développement endogène.

Par cette centralisation stratégique, les chefs d’État de l’AES traduisent leur vision commune d’un Sahel debout, solidaire et souverain. Plus qu’un symbole, la centrale d’achat est un levier concret vers un avenir économique inclusif, où les échanges ne seront plus une faiblesse, mais une force partagée.