Kenya / Incendie lors d’un exercice militaire britannique : La lenteur des compensations britanniques soulève l’indignation à l’approche de la visite royale
Près de 7 000 plaignants kényans ont exprimé leur frustration en début de ce week-end, quant à la lenteur du processus d’indemnisation lié à un vaste incendie militaire survenu en 2021, attribué aux forces britanniques lors d’un exercice militaire dans la région centrale du Kenya. Cette lettre ouverte au gouvernement britannique, lors d’une conférence de presse de l’avocat Kelvin Kubai, intervient à dix jours de la visite prévue du roi Charles III à Nairobi.
L’incendie, survivant lors d’un exercice mené par l’Unité de formation de l’armée britannique au Kenya (BATUK) près de la ville de Nanyuki, a dévasté plus de 4 800 hectares de terres. Bien que la justice kenyane ait ordonné des compensations, aucun dédommagement n’a encore été versé, deux ans et demi après l’incident, selon les plaignants. Outre les dommages environnementaux, les plaignants réclament une indemnisation pour des problèmes médicaux persistants, allant de graves difficultés respiratoires à des problèmes permanents de vue, attribués à l’incendie de mars 2021. Ils soulignent également les pertes agricoles et animales subies par de nombreux agriculteurs. .
La lettre critique l’attitude de l’organe de coordination intergouvernemental (IGLC), qui exige des preuves supplémentaires des dommages causés. Les plaignants estiment que l’armée britannique utilise des subterfuges hérités de l’ère coloniale pour éviter de verser des compensations au peuple kényan. La conférence de presse a été suivie par des manifestations où des centaines de personnes ont scandé des slogans réclamant justice et indemnisations, bloquant temporairement la circulation avant de se disperser.
La visite imminente du roi Charles III et de son épouse Camilla au Kenya a accentué la pression sur le gouvernement britannique, bien que la base de la BATUK à Nanyuki ne soit pas incluse dans leur itinéraire officiel. Cette base est au cœur de plusieurs controverses, dont la mort non résolue en 2012 d’une mère de famille Kenyane en relation avec un soldat britannique. La lettre des plaignants conclut en soulignant qu' »un retard de justice est un déni de justice » et en exprimant leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une attitude coloniale persistante des autorités britanniques envers le Kenya.